Le mécanisme de l'électricité statique
L'électricité statique naît du frottement. Lorsque deux matériaux entrent en contact puis se séparent (comme une chaussure qui se décolle du sol lors de la marche), un échange d'électrons se produit.
- L'effet condensateur : En marchant, le corps humain accumule des charges électriques. La semelle de la chaussure et le revêtement de sol agissent comme des condensateurs qui stockent cette énergie.
- La décharge : Lorsque vous touchez un objet conducteur (métal, poignée de porte), l'énergie accumulée se libère brutalement, créant une étincelle parfois visible et ce fameux "choc" électrique.
Le saviez-vous ? Pour que le confort soit total, la charge électrique d'une personne marchant sur une moquette doit rester inférieure au "seuil de sensibilité", situé environ à 2 000 volts (2 kV). Au-delà, la décharge devient perceptible et désagréable.
Le rôle clé de l'humidité et de l'air sec
L'environnement joue un rôle majeur. L'eau étant conductrice, un air humide permet aux charges de s'évacuer naturellement.
Cependant, dans les bureaux chauffés ou les hôtels climatisés, l'humidité relative de l'air descend souvent très bas (parfois 20% en hiver).
- Zone de confort : Idéalement, l'humidité relative devrait être de 45%.
- Zone à risque : En dessous de 40% d'humidité, la charge électrostatique grimpe en flèche. Sur une moquette non traitée, la tension peut passer de 1 500 volts (imperceptible) à plus de 12 000 volts en atmosphère sèche !
Le comportement des matières
La laine a un avantage naturel car elle retient l'humidité (jusqu'à 18% de son poids), ce qui limite la formation de charges. Les fibres synthétiques classiques, plus sèches, nécessitent des traitements technologiques spécifiques pour égaler ce confort.
Les traitements de surface, une fausse bonne idée ?
Il ne suffit pas de traiter la surface du velours. Pour une efficacité durable, la solution doit être intrinsèque à la fabrication de la moquette.
Certains procédés consistent à vaporiser des produits antistatiques après la pose. Nous les déconseillons car :
- Leur efficacité est temporaire et disparaît avec l'entretien.
- Ils peuvent rendre la moquette collante et accélérer l'encrassement (la poussière s'y fixe plus vite).
Normes et exigences
La performance d'une moquette se mesure notamment par le "Test de la marche" (Walking Test). Ce test simule une personne marchant avec des semelles standardisées pour vérifier que la charge générée ne dépasse pas le seuil de confort (généralement 2 kV).
- Standard Walking Test : ISO 6356
- Essai pour revêtements textiles : EN 1815 (basée sur le walking test ISO 6356). EN 14041 encadre le marquage CE mais ne mesure pas la charge.